Qu'est ce que l'aïkido ?
 
 
On distingue 3 types de disciplines martiales :
 
les arts martiaux "guerriers" (jitsu, ryu...), bugeï : l'objectif est de mettre l'adversaire hors de combat en un minimum de temps. La technique est rudimentaire et et on sélectionne les plus "forts".
les arts martiaux "sportifs" : le but est la victoire (combat, compétition...) en validant des points définis par les critères du règlement. Il est alors plus juste de parler de "sports ayant une origine martiale".
 
les arts martiaux traditionnels, budo : l'objectif est l'accomplissement de l'homme par une pratique martiale. L'aïkido , discipline martiale traditionnelle, est un budo majeur. Par une approche globale de l'homme, cette discipline met en oeuvre un catalogue complet de techniques martiales et les concepts et méthodes de l'énergétique orientale. Dans cet esprit, l'aïkido ne se limite pas à l'apprentissage d'un "style" ou d'une arme.
 
L’aïkido est une discipline martiale ancrée dans la tradition japonaise, mais résolument universelle et adaptée au monde moderne.
 

Le fondateur de l’aïkido, Morihei UESHIBA (1883-1969), fut formé par quelques-uns des plus grands maîtres d’arts martiaux du Japon (écoles de jiu-jitsu : combat à mains nues, d’escrime traditionnelle : sabre, lance). Il se consacra également à l’étude des philosophies orientales.

Parallèlement à ce retour aux sources de l’esprit traditionnel du samouraï, il réussit à ouvrir sa pratique à des notions plus modernes (art de la paix, fraternité, harmonie) et développa à partir de 1948 l’enseignement d’une discipline martiale nouvelle et originale, qui commença dès 1950 à rayonner pour être aujourd’hui pratiquée dans la plupart des pays du monde. 

La pratique enseigne des techniques de défense efficaces effectuées sans heurt, sans explosion de violence, visant à contrôler un ou plusieurs adversaires. 

- techniques à mains nues avec un ou plusieurs adversaires, armé(s) ou non

- techniques au sabre (aïki-ken), au bâton (aïki-jo), il s’agit d’armes en bois. 

Ces techniques visent à contrôler l’adversaire, l’amenant à une chute et/ou une immobilisation. Il s’agit de canaliser la vitesse et la force de l’adversaire, de les utiliser sans entrer en opposition. Les différents mouvements mettent généralement en jeu les articulations. Le pratiquant projeté participe souvent en partie à la chute, seule issue possible pour éviter le traumatisme de l’articulation visée, ce qui peut parfois donner à un observateur extérieur l’illusion de complaisance. 

Au delà de l’aspect physique, les techniques sont des outils qui servent un autre but : la construction de l’individu. L’aïkido, au travers de l’étude de ses principes, de sa philosophie, propose un moyen de connaissance et de développement personnel. La pratique de l’aïkido enseigne à la fois la maîtrise de soi, l’ouverture vers les autres, et par-là même la non-violence. 

L’aïkido apporte un entretien complet du corps : la pratique développe la motricité, la précision des gestes, la mobilité articulaire, le maintien du corps. Le pratiquant apprend à utiliser son corps d’une façon saine et efficace et cela a des prolongements dans tous les gestes de la vie quotidienne. Un travail respiratoire régulier, basé sur les principes de l’énergétique orientale, améliore la santé en général et le système cardio-vasculaire en particulier. 

L’apprentissage des techniques, basé sur le respect de l’adversaire, permet de prendre confiance en soi, de dominer la peur de la violence, de canaliser son agressivité et son stress. L’application des techniques demande de la concentration et du « sang froid », d’où une meilleure maîtrise de son mental. L’aïkido développe les réflexes. 

L’aïkido est une méthode de développement personnel très ouverte. Il est demandé dès le départ au pratiquant de s’invertir dans sa recherche, de ne pas rester passif, de se former un œil critique.  Par la suite, il sera amené à re-transmettre ce qu’il a appris, et petit à petit à se séparer du « modèle » de l’enseignant pour développer un aïkido adapté à lui-même. 

Cette discipline martiale traditionnelle est accessible à tous car la recherche fondamentale de l’aïkidoka est celle de l’harmonie. Il s’agit de trouver son propre équilibre, de s’accorder avec les autres, avec son environnement en général. Chacun peut donc se conformer à ses possibilités physiques propres, le but étant précisément de mieux les connaître. Une telle pratique est accessible à tous, homme ou femme, de l’âge tendre (l’âge minimal pour la pratique se situe aux alentours de 8 ans), à l’âge mûr (il n’y a pas de limite…). Tous les cours sont mixtes. 

Bien que cela puisse paraître paradoxal à un néophyte, il n’y a pas de combat en aïkido. 

A cela plusieurs raisons :

- les techniques réalisées avec le désir de vaincre (système compétitif) peuvent être dangereuses ou traumatisantes. L’aïkido propose des techniques de défense efficaces que les maîtres se sont toujours refusés à mutiler ou à réduire pour les adapter aux nécessités sportives de la compétition.

- toute idée de défoulement est exclue, une maîtrise de soi permanente est imposée. 

- par ailleurs, le combat, parce qu’il crée une dualité, va à l’encontre de la recherche de l’harmonie proposée en aïkido. La technique doit être unique, faite en un seul mouvement et ne doit pas pouvoir générer de riposte ou contre-attaque.

- enfin, la recherche de la victoire renforce « l’ego », et ce comportement n’est pas encouragé en aïkido tant il est un frein à la connaissance de soi et des autres.

Cette caractéristique fait de l’aïkido une discipline à part dans le monde des arts martiaux répandus en occident.

De nombreux pratiquants sont heureux de pouvoir adhérer à ce concept qui va à contre- courant de l’idéologie compétitive dominante en occident…

Rivalité et jalousie sont bannies du dojo (littéralement : lieu où l’on étudie la voie, lieu d’éveil) et l’ambiance qui s’en dégage est donc particulière, faite de respect et d’amitié.

Hommes et femmes de tous milieux et de toutes conditions physiques travaillent ensemble, les plus anciens amènent leur expérience aux débutants.

L’aspect « non-compétitif » de l’aïkido explique que la discipline est peu médiatisée en général.